J’en viens à regarder mes tissus avec un œil très noir… L’Organisation des Nations unies a tenu début mars 2018 à Genève une conférence sur les défis posés à l’industrie du textile et de l’habillement tant sur le plan social qu’environnemental. L’UNECE, la commission économique pour l’Europe des Nations unies, a expliqué que l’industrie de la mode est le second utilisateur mondial d’eau et génère 20 % des eaux usées et 10 % des émissions carbone. Le secteur est par ailleurs responsable de 24 % des insecticides et 11 % des pesticides répandus, bien que n’occupant que 3 % des surfaces arables mondiales.
En tant que deuxième industrie la plus polluante, le secteur du textile est également responsable d’une grande partie de la production mondiale de CO2 et de déchets industriels, sans parler des conditions de travail «indécentes».
Pollution à tous les niveaux
Pendant la culture
A l’étape de la filature
Lors du tissage
Puis c’est « l’ennoblissement ».
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des cours d'eau seraient pollués en Chine à cause de l'industrie textile
Les polluants incriminés
Recyclage
La production de vêtements a plus que doublé au cours des 15 dernières années. Et la moitié de cette manne est jetée en moins d’un an. Chaque année, dans le monde, 21 milliards de tonnes de textiles échouent dans une décharge.
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des textiles usagés finissent dans des décharges
Sur les 1,5 à 2 millions de tonnes de vêtements usés données au recyclage chaque année en Europe, seuls 10 à 12 % sont revendus ou réutilisés sur le continent. Le reste, de moins bonne qualité, est exporté vers les pays en développement. Certains pays, notamment d’Afrique, croulent littéralement sous nos vêtements usés et de mauvaise qualité, et envisagent d’en restreindre l’importation pour protéger leurs marchés locaux.
Et le bilan carbone ?
Les textiles ont un bilan carbone plombé, qui s’élève à 1,2 milliard de tonnes équivalent CO2 dans le monde en 2015. Bien plus que les rejets carbonés du fret maritime et de l’aviation commerciale réunis (Source).
Match synthétique vs coton : la peste ou le choléra ?
Que faire ?
Selon une étude britannique, nous achetons environ 20 kilos de vêtements neufs chaque année. Chaque article fabriqué à partir de fibres naturelles a un impact en termes de gaz à effet de serre équivalent à plus de 20 fois son poids. L’étude britannique conclut alors que ne pas acheter de nouveaux vêtements économiserait ainsi l’émission de 0,8 tonnes de CO2 par an à comparer avec les 12 tonnes que chaque Français consomme par an en moyenne.
J’essaie acheter des draps, nappes chez Emmaüs ou sur les foire à tout, pour réutiliser les tissus. C’est une petite goutte dans l’océan mais une petite goutte quand même. Comme avec les collants filés que je recycle en tawashis.